par Bruce Fougner
Après neuf jours et demi de vélo, mon cul est douloureux, j'ai 15 livres en moins, et je suis un homme meilleur au contact de ces jours passés avec le Dr. Francis Jean.
Le "IRIS Challenge"
Francis
n'était pas un cycliste; c'est quelque chose qu'il a choisi pour passer du
temps avec son frère Rémi, après que Rémi eut un diagnostic de cancer en 2011.
Rémi
aime le golf et le vélo; compte tenu que Francis n'était pas un golfeur ( je
l'ai constaté il y a quelques années au Bahamas), qu'il voulait passer du temps
avec son frère, il a commencé à rouler
avec des vélos qu'il avait déjà dans son garage à Langley. Sur une courte période, il est devenu très
compétent et a annoncé à son frère qu'ils devraient traverser le pays en
vélo. Il a acheté un véhicule récréatif
et, Francis, Rémi et Gérald Carrier, un très bon ami de longue date; chacun a
mis $10,000.00 pour payer les dépenses; ainsi le 'Iris Challenge', 'Défi Iris'
pour amasser des sous pour la recherche contrer le cancer est né. Ils ont amassé $137,000 lors du 1er Défi, et
Francis, Rémi et Gérald ont passé un été extraordinaire à rouler 6,000km
jusqu'à Baie-Comeau.
Cette
année était la 4ème édition, faisant le même trajet en traversant la
Colombie-Britannique, il comparait souvent nos randonnées à celles
précédentes. Nous avons créé plusieurs
vidéos lors du voyage, en français, en anglais et parfois dans les 2
langues. Le plus souvent, ils étaient
envoyés d'emblée à Rémi, en lui demandant s'il souvenait de cette montagne ou
ce point de vue. Nous nous sommes assis
souvent sur le bord de la route, partagé notre nourriture, de l'eau et nos
idées.
Un voyage incroyable: vélo avec Dr. Jean
Notre
périple à vélo a débuté à partir de sa maison à Langley, au moment où nous
traversions le pont Golden Ears, nous nous faisons la remarque que le temps est
beaucoup plus favorable que la dernière fois que nous l'avons traversé lors
d'une session d'entraînement dans une tempête de pluie. Avec un bon vent de dos, notre 1iere journée
le long de la route # 7, traversant Mission et Agassiz, s'est terminée sans
trop d'effort à un camping à Hope.
J'avais
dit à Francis que la portion de Hope à Princeton m'inquiétait le plus. Après la fin de ce parcours a Sunshine
Valley, je pourrais dire que Francis était heureux d'avoir contribué à la
réussite de ma montée au sommet. Pour
les premiers jours, nous avons eu la chance d'avoir des vents de dos; Francis
riait de ma traduction vent de 'queue', de l'anglais on dit ``tails winds``. Le 3ème jour, j'ai suggéré un arrêt à Bromley
Rock, et nous avons plongé dans la rivière Similkameen, c'était une journée
très chaude, Francis a adoré.
J'étais content de lui avoir fait expérimenter sa première baignade à cet endroit. Nous avons enregistré plusieurs vidéos avant de quitter envers Keremeos. Notre équipe de soutien, qui comprenait son épouse Denise, était fasciné par la version française de la 2ème saison de 'Trône de fer'. Pendant ce temps je téléphonais à mon épouse et je lui parlais de ma journée, et Francis répondait à ses courriels.
Au
départ de Keremeos, notre groupe de soutien est parti avec nous et nous avons
roulé ensemble jusqu'au haut de la monte à lac Yellow. J'ai félicité notre équipe de soutien pour
cette montée parce qu'elle est la 3ème plus difficile montée en vélo de
l'Ironman de Penticton. Ensuite Francis
et moi avons continué vers Penticton. En
route, j'ai eu l'opportunité d'amener Francis en bas de la côte de Kaleden pour
une visite chez mon beau-frère (Bill Weymark) et ses amis à leur maison d'été
au bord du lac. C'est vraiment un bel
endroit, et j'étais heureux que Francis parle de l'histoire de son frère Rémi à
4 autres Ironmen.
Le soir
à Kelowna, nous sommes allés souper au restaurant ´The Keg´, les équipes Iris
de Vernon et Kelowna nous ont rejoint.
Francis avait insisté pour que mon fils Erik et son amie se joignent à
nous. J'étais très fier de mon fils
lorsqu'il a proposé un toast à toutes les belles femmes de la table( tradition
familiale Fougner) , Francis a approuvé.
Le
lendemain, nous montions vers Sicamous, et la route n'était pas juste longue,
mais il faisait très chaud (entre 37 et 40 e), c'était un four. Nous avons dîné au A&W de Armstrong,
halte faite à cet endroit lors des 3 voyages précédents, la tradition est la
tradition.
Nous sommes
arrêtés au lac Mara, et sommes baignes.
A ce moment-là Francis s'était apporté un maillot, moi je me suis baigné avec ma culotte de
vélo, mais j'admets que ce n'est pas ce qu'il y a de plus confortable de rouler
avec une culotte de vélo mouillé. Le
soir, nous avons fait un beau feu de camp et relaxé un peu car notre journée du
lendemain vers Revelstoke était une petite journée facile.
Le soir
à Revelstoke, nous sommes allés souper dans un grand restaurant. Francis a félicité et a porté un toast aux
athlètes de la journée, soit notre équipe de soutien; en particulier, Daniel
Bilodeau, notre chauffeur, qui avait fait 114 km sous une température très
chaude.
Le
lendemain matin, nous partons tôt pour ´conquérir ´ Col-Rogers, et avec un vent
de dos, nous avons fait un bon temps.
Lorsque nous sommes arrivés au sommet, nous nous sommes assis sous le
panneau routier et Francis a dit que
c'était la plus beau température qu'il avait eu pour faire cette montée. Nous avons fait quelques vidéos très drôles
et avons bien ri.
Lors de
la descente, il y avait des tunnels; le 1er c'était complètement noir, nous ne
pouvions pas voir la route (donc ni les trous et fissures), Francis criait de
suivre la ligne blanche( heureusement nous pouvions la voir). Les autres tunnels étaient bien éclairés et
la chaussée était lisse. Nous avons
descendu la longue côte, en se penchant sur nos guidons, comme une course, moi
à l'arrière. A quelques occasions, nous nous dépassions, on criait, ce fut une
incroyable descente.
Nous
sommes arrivés au camping Kinbasket dont le propriétaire et opérateur est Rick
Chartraw. Francis, dans sa jeunesse,
était un grand joueur de hockey et effectivement reçu une bourse Division 1
pour jouer au hockey en Géorgie. Rick a
gagné 4 Coupes Stanley avec les Canadiens et 1 avec les Oilers ( leur 1ère) et
a tenu à partager ses histoires avec
quelqu'un qui voulait les écouter, soit Francis. La voie ferrée passait tout juste derrière le
camping, et notre équipe de soutien nous a dit que les trains avaient été
fréquents durant la nuit. Francis et moi
n'avions rien entendu de la nuit. Le
matin, Denise suggérait de trouver un autre camping pour la prochaine fois; et
la tradition étant la tradition, Francis a dit que l'endroit était parfait et
que c'était la tradition.
Notre
prochaine destination était Kicking Horse et en chemin, nous avons déjeûné à
Golden. Nous étions les 2 seuls clients,
et le personnel a pris nos bouteilles d'eau, ont ajouté de la glace et placé
nos bouteilles dans le congélateur le temps que nous mangions. Je suis sûr qu'ils ont enfreint les
règlements d'hygiène alimentaire mais nous étions très reconnaissants. Le col de Kicking Horse est un monstre de
montée et nous étions heureux quand nous avons atteint le sommet et nous nous
sommes félicités; notre prochain défi étais le monte après Field avant le lac
Louise. Nous continuons d'être chanceux
avec un vent de dos et des breuvages frais pour attaquer l'autre côte. Attaquer est un grand mot, plus monter assez
facilement. Une fois au sommet, nous
avions une longue descente incroyable vers le lac Louise. Encore une fois, avec un vent de dos, une
chaussée lisse et peu de trafic, les dieux du vélo étaient nous, nous
´coursions' vers le lac Louise.
Notre
équipe de soutien nous attendait au camping, en compagnie de Gérald, qui
arrivait par avion de Baie-Comeau, il se joint à nous pour le reste du
voyage. Lors de leur traversée du
Canada, Francis et Gérald n'avaient pas fait la route des
champs de glace Columbia, et Francis voulait que Gérald
l'expérimente. Gérald et Francis sont
des amis très proches. Notre équipe de soutien et même Renée Nolin ont réussi
un tour de force ce jour-là en montant la longue colline qui va du village au
Château du lac Louise.
Le
lendemain matin, Francis nous informe que la route parcourant les champs de
glaces n'est pas en excellent état mais le paysage est très beau, qu'il y a des
animaux sauvages et d'être vigilant lors de nos descentes. Nous partons cette fois-ci avec un vent de
face mais les jambes à Gérald etant 'fraîches' nous avons fait un assez bon
temps. Nous avions 135 km ce jour- là, à
110 km, au bas d'une longue côte, nous avons pris une pause et fait encore
quelques vidéos. Francis et moi avons
pris 1 heure à monter la côte, à la plus petite vitesse, coup de pédale par
coup de pédale, après chaque virage s'attendant à voir le sommet, c'était
encore la montée. Ça été la plus
difficile côte de ma vie. Notre pause en
haut de la côté fut de courte durée parce qu'il y avait beaucoup de moustiques
affamés. Nous sommes arrivés au campeur
stationné au Columbia Icefields et nous étions comme des enfants à Noël,
contents et se félicitant. Denise nous
attendait avec un bon smoothie et nous avons dévoré de bons hamburgers maison.
La
10ieme journée a commencé avec un peu de pluie, un peu de tonnerre et des
éclairs. Nous allions attendre avant de
partir, si nous commencerions en auto si la température ne s'améliorerait
pas. A midi, nous nous sommes préparés
pour le vélo. Le temps s'éclaircissait,
et nous avons pris la décision de partir en vélo. Le temps était plus frais, nous avions nos
vestes de pluie, des bonnets sous nos casques.
Avec un vent de face, nous roulions en peloton jusqu'à la dernière
montée de la Columbia Icefield Glacier Skywalk, avant la longue descente de
l'autre côté.
Au
sommet de la côte, Gérald nous attendait comme d'habitude. Francis est arrivé au sommet et se dirigea
tout de suite vers la descente. Il a
commencé à pleuvoir fort peu après le début de la descente, avec mes lunettes
de soleil je descendais en freinant et après environ 1 km, j'ai vu de la
congestion automobile et ma première idée fut qu'il y avait sûrement des
animaux sauvages, la veille nous avions passé tout près de 2 grizzlis,
j'avançais avec prudence.
Malheureusement, ce n'était pas des animaux sauvages, mais l'un de nos
coureurs. Francis était apparemment tombé,
ne réagissait pas et n'avait plus de pouls.
En quelques minutes, nous avons eu 2 personnes en 1er soin et une
infirmière, et ensuite des gens des Forces Armées Canadiennes médicales, un
chirurgien américain et un autre médecin américain en vacances. Ces docteurs ont effectué le RCR et insufflé
de l'air pour au moins 30 minutes; un médecin canadien a officialisé sa mort à
13;00 heures jeudi le 17 juillet.
Depuis, il a été confirmé par le bureau des médecins légistes en
Alberta, que Francis est mort d'une crise cardiaque massive.
L'héritage de Dr Jean
Francis
était un homme d'affaires très occupé qui a réussi. Il m'avait prévenu avant le voyage qu'il
avait besoin de 4 heures par jour pour ses courriels, et que cela pouvait
parfois retarder l'heure de nos départs le matin. Je lui ai demandé combien de rapports directs
quìl avait, et il se mit à rire et m'a dit plus de 1200; et que c'était cette
façon de faire qu'il préférait. Il m'a
dit qu'Iris venait de terminer leur meilleure et plus rentable année; je crois vraiment
qu'il a estimé que son accès 'direct´ était une part importante du succès de
son entreprise. Vous pouviez constater,
dans ses courriels quotidiens à son équipe, le souci qu'il se faisait pour eux
et l'amour réciproque qu'il y avait.
Les
nombreux optométristes, médecins, qui ont travaillé pour lui m'ont dit que
Francis avait un souci primordial que les clients aient une bonne vision et que
cela les inspirait dans leur vie.
Francis a construit son entreprise en s'entourant de bons optométristes
et médecins. Il s'attendait d'eux de ne
pas seulement faire un examen de la vue et de remettre une prescription, mais
de faire de leur mieux pour les guider dans leur choix de leurs lentilles en
fonction de leur prescription et de leur style de vie. Francis croyait vraiment que c'était la
responsabilité et le devoir ses docteurs à faire leur possible pour que leurs
patients reçoivent les meilleurs soins oculaires au pays. L'Association des optométristes de l'Ontario s'est
battue avec Francis, car ils estimaient qu'il y avait un conflit d'intérêt pour
les optométristes. Francis a ouvert la
voie à changer la façon de livrer les soins oculaires en Ontario. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas
Iris Le Groupe Visuel, il offre la gamme complète des soins oculaires; leur
Mission est d'offrir aux consommateurs des produits et des services de haute
qualité de le domaine des soins visuels et de leur faire vivre l'Experience
d'une Meilleure Vision. C'est un leg à sa compagnie, que même dans la croissance du
commerce en ligne, Iris a connu sa meilleure année.
Dans mon
rôle d'agence de voyages, j'ai organisé
les voyages corporatifs et les sessions d'éducation dans le sud; j'ai eu
le privilège de discuter avec ses principaux fournisseurs, et je peux vous dire
que même si les négociations étaient difficiles, ils savaient tous à la fin de
la journée que leur relation avec Iris serait profitable, parce qu'ils croyaient en Iris en général, et en
Francis spécialement.
Francis
laisse en héritage une vision des soins oculaires au Canada, 3 grands enfants
maintenant adultes, une femme magnifique
et une équipe de cadres professionnels dont je suis sûr, continueront de
propager sa mission pour l'amélioration des soins de la vision des
canadiens. J'ai appris de Francis qu'une
de notre héritage est une tradition, que la tradition est quelque chose qui
devrait tous nous guider dans ce que nous faisons. La plupart des traditions est centrée sur la
famille et les amis et nous ne devons pas les prendre pour acquis.
Un matin
Francis m'a fait entrer dans le VR pour m'offrir une crêpe, j'avais déjà mangé,
mais il a insisté que je m'assois à la table et qu'il me cuisinais une
crêpe. C'était délicieux et j'ai
constaté plus tard dans la matinée que c'était une recette secrète.
Aujourd'hui
j'ai commencé une tradition familiale, j'ai fait des crêpes à la Francis à mes
petites filles, et elles ont aimé. J'en
ferai une tradition à Noël et je penserai à lui en les cuisinant.
Je suis
un homme, père, grand- père et un citoyen meilleur au contact de Francis. Je suis profondément chagriné par sa mort,
mais j'apprécie ce temps merveilleux et les bons souvenirs que nous avons
partagés ensemble pendant plusieurs années et particulièrement les derniers 10
jours.